À Ixelles, tout près de l’Université libre de Bruxelles, Été 78 crée des échanges entre artistes, collectionneurs et visiteurs.
C’est un petit espace ouvert sur rendez-vous ou pour des soirées sur réservation. Été 78, qui tient son nom de son adresse, a été créé début 2014 par Olivier Gevart et sa compagne, au rez-de-chaussée de leur immeuble. Au programme, trois expositions de cinq semaines par an et de nombreux événements dans différents domaines artistiques. Soirées son, danse, vidéo, et bientôt cinéma ou théâtre… Quel que soit le format, le principe reste le même : les artistes invités présentent leur travail et échangent avec la trentaine de personnes présentes. Une manière de soulever des questions esthétiques ou de société. « Nous voulons forcer la rencontre, les explications et les commentaires », explique Olivier Gevart. Ici, les classes ou les groupes, professionnels comme néophytes, sont les bienvenus.
- Vue de l’exposition Michael Matthys, “Nuit Sombres”, février-mars 2015. Crédit : D.R.
Pour la sélection des artistes, les fondateurs fonctionnent au coup de cœur. Peu importe l’expérience pourvu qu’on ait le talent. Le jeune danseur belge Cassiel, entré chez P.A.R.T.S, l’école de danse d’Anne Teresa de Keersmaeker, en 2013 seulement, vient ainsi présenter son travail et parler de danse contemporaine une ou deux fois par an. Il souffle dans cet espace non commercial un vent de liberté. « Nous proposons aux artistes de présenter quelque chose de spécifique, que ce soit un travail en cours ou un format qu’ils ne feraient pas ailleurs », détaille Olivier Gevart. Ainsi les visiteurs de ce début d’année pouvaient découvrir le livre d’artiste sur lequel travaille le dessinateur Michael Matthys.
De plus, comme l’an passé, ce collectionneur en invite trois autres à exposer une partie de leurs pièces. Pour montrer, aussi, que l’on peut acheter des œuvres d’art de qualité sans posséder de grande fortune. Les collectionneurs invités en avril prochain présenteront chacun quelques pièces sur un thème qui leur est cher. La Belge Dominique Capart a choisi cinq artistes femmes (Joëlle Tuerlinckx, Marthe Wéry…), le Néerlandais Reyn van der Lugt s’est penché sur l’architecture et le paysage urbain, notamment en photographie (Hans Op de Beeck, Robert Seidel…), tandis que le Français Joseph Kouli a réuni treize œuvres d’artistes plus ou moins installés (Michel Blazy, Claude Closky, Danh Vo, Julien Nédélec, Amalia Pica…) autour du temps.